Le travail du sexe est un travail et comme dans n’importe quel travail, il y a des choses à
apprendre avant de se lancer. Exercer la prostitution ce n’est pas comme faire l’amour dans sa vie privée ! Il existe des lieux où l’on peut échanger sur des « trucs et astuces » à savoir dans ce métier, comme les séances d’informations à Genève (association Aspasie) et à Lausanne (association Fleur de Pavé).
De nombreuses jeunes escorts ayant eu des déboires et les ayant relaté dans les associations se sont souvent exclamées : « Si seulement j’avais su ! ».
Les recommandations FairSexWork (travail du sexe juste) sont là pour que votre vie professionnelle soit facilitée. Le travail du sexe est une activité difficile et il est
donc important de le pratiquer avec le plus de discernement possible et avec le moins de risques
possibles.
L’exercice de la prostitution est légal en Suisse. Chaque canton a sa propre loi sur
l’exercice du travail du sexe.
Vous n’avez pas à subir la violence physique, verbale, ou l’humiliation si vous n’y avez pas
consenti lors de la négociation de la prestation, et qu’elles ne sont pas « jouées ».
En cas d’agression ne restez pas seule ! Vous pouvez demander de l’aide à une personne
proche ou à une association à proximité.
Soyez consciente de vos limites, n’acceptez pas une pratique qui vous dégoûte. Ne
promettez pas au client ce que vous ne pourrez pas accepter ensuite!
Ne vous annoncez pas sur Internet avec une photo qui n’est pas la vôtre. Cela décevra le
client si vous ne correspondez pas à ses attentes et pourra vous exposer à des déboires.
Respectez les tarifs indiqués et n’essayez pas « d’arnaquer» le/la client∙e en lui promettant
un tarif bas et en l’augmentant quand il/elle est en face de vous: cela pourrait le/la rendre
agressif∙ve et violent∙e.
Expliquez au/à la client∙e qu’il est préférable de ne pas s’embrasser avec la langue. De
nombreuses infections sexuellement transmissibles (IST) sont véhiculées par la salive, dont
la syphilis, les chlamydiae et l’herpès.
Si vous n’utilisez pas toujours un préservatif pour les pénétrations, si on vous a déjà
prescrit plusieurs PEP (traitement post-exposition au VIH), et/ou si vous pratiquez le
ChemSex, alors il est fortement recommandé de vous protéger du VIH avec la PrEP.
Trouve ton centre PrEP à proximité: https://www.swissprepared.ch/fr/centres-a-
proximite/
Réfléchissez bien avant de prendre la décision de pratiquer le sexe oral sans
protection!
– Si je donne une fellation nature (fellation sans préservatif mais sans éjaculation
dans la bouche). Avec cette pratique, tu risques une contamination aux maladies
telles que les chlamydiae, la gonorrhée, l’hépatite B, les mycoplasmes et les
ureaplasmes.
– Si je donne ou reçois un cunnilingus : les risques sont les mêmes que pour la
fellation nature et sont plus importants durant les menstruations, notamment un
risque de transmission du VIH. Pour protéger le cunnilingus : utilise une digue
dentaire ou coupe un préservatif dans la longueur pour obtenir un carré de latex.
Protégez votre santé au maximum, utilisez un préservatif et du lubrifiant pour toute
pénétration. Nettoyez et désinfectez systématiquement vos sextoys et autres outils de
travail (pinces, menottes, fouets). Changez systématiquement d’éventuelles lames de
rasoir et sondes de lavement après chaque utilisation.
L’OFSP recommande de se vacciner contre l’hépatite B et les HPV (papillomavirus
humains). Parlez-en avec votre médecin ou demandez conseil dans un centre de santé
sexuelle : https://lovelife.ch/fr/protection-fr/vaccination-fr
Faites en sorte qu’un-e collègue sache toujours où vous êtes et avec qui. Si ce n’est
pas possible, faites croire que vous n’êtes pas seule [radio, tv, etc…].
Ne portez jamais de foulard, de bijoux serrés autour de votre cou ou de boucles
d’oreilles. Un∙e client∙e mal intentionné∙e pourrait s’en saisir.
Respectez le secret professionnel le plus total et ne rappelez jamais un numéro en
absence sur votre téléphone mobile. Vous pourriez gêner les client∙es.
Ne volez pas vos client-es. Cela donne une mauvaise image du travail du sexe et ne vous
apportera que des ennuis.
Evitez de vous auto-administrer des hormones. En effet, des doses d’hormones trop élevées peuvent provoquer des lésions du foie.
L’injection de silicone dans les différentes parties du corps est également dangereuse
si elle n’est pas faite par un médecin. De nombreux problèmes graves peuvent survenir
après. Mieux vaut chercher conseil auprès des associations afin de consulter un-e
endocrinologue.
Le checkpoint de la Fondation Profa s’occupe du conseil, de l’orientation et de
l’accompagnement des adultes transgenres en Romandie. Contact: trans(at)profa.ch ou
021 631 01 77.